Ernest de CHAMAILLARD (1862-1931)
Ernest Ponthier de Chamaillard est né à Gourlizon le 9 décembre 1862.
Acte de naissance d'Ernest Ponthier de Chamaillard. Coll. Archives Municipales de Quimper.
En 1888, il rencontre Gauguin à Pont-Aven, qui l’initie à la peinture. Il s'enthousiasme pour l'impressionnisme et se lie d'amitié avec les autres pensionnaires de la pension Gloanec. Il abandonne la carrière juridique et renonce à son métier d’avocat. Il fait également la connaissance de Louise Lamour qu’il épousera la même année à Jersey.
Avec Emile Bernard, il s’adonne à la peinture. Il reste plusieurs années dans la région de Pont-Aven où il brosse de nombreux paysages. Gauguin le considère comme son élève et apprécie la gaucherie naïve de son expression.
Il s’installe en 1893 à Châteaulin. Ne pouvant vivre de ses peintures, il exerce comme avocat. Il sera d'ailleurs l'avocat de Gauguin dans une affaire qui l'oppose à Marie Henri.
En 1905, il quitte Châteaulin pour un modeste emploi de bureau à Paris.
En 1906 et 1910, il expose chez Bernheim Jeune avec un catalogue préfacé par Arsène Alexandre. Il expose au salon d’automne en 1907 et présente chez Vollard, en 1910, de beaux meubles sculptés polychromes, à l’instar de Gauguin et Bernard. En 1914, Guillaume Apollinaire, admirateur de ses œuvres, rédige une préface pour une exposition qui n’aura en fait pas lieu à cause de la guerre.
Après la mort de son fils cadet au front, Chamaillard vit replié sur lui-même. Il exposera encore en 1925 et 1930, à la galerie Georges Petit, à Paris, et au salon d’Automne.
Il meurt à Eaubonne dans le Val-d’Oise, le 30 septembre 1931.
« Les vieux Castellinois ont conservé de M. de Chamaillard un souvenir très précis. C’était un homme aimable, aux idées larges et tolérantes. On lui prêtait un brin de fantaisie. Il habitait derrière l’église saint-Idunet une maison voisine du presbytère… Il faisait aisément don de ses œuvres à ses amis. Son clerc, M. Jean Riou, reçut une toile représentant les « Tas-de-Pois à Camaret » et une autre toile qui fut par la suite acquise par M. Jean Moulin, l’héroïque préfet... De Chamaillard avait attiré à Châteaulin un autre peintre de l’école de Pont-Aven, Séguin… »
Extrait de « Finistériens de marque » par Yves Gestin, imprimerie Ed. Ménez, Quimper, 1956.